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Lettre de Liaison

  • No. 1 1997
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    Español
    English
  • "Il n'y a rien de plus grave que l'on vous prenne votre enfant. Mon fils a 'disparu' et 48 heures plus tard on a trouvé son corps mutilé. Je suis parti à la recherche des responsables. Depuis ce temps-là j'ai reçu des menaces innombrables, des lettres anonymes, des coups de téléphone; je suis convaincu que mon téléphone est placé sur écoute, mais je suis bien résolu à continuer l'affaire de mon fils. Beaucoup de mes amis et de mes collègues m'ont conseillé d'abandoner mon projet. Ils disent: "The one who seeks the battle should not complain about the wounds". Mais je sais qu'il y a encore des dizaines de milliers de proches parents qui souffrent à cause de la 'disparition' ou de la mort de leurs bien-aimés. Je ne dirai jamais à ces femmes qu'elles doivent oublier l'affaire; non, je leur conseillerai d'en parler. 20 à 30 mille personnes m'ont suivi dans la recherche d'éclaircissements sur le sort de leurs parents. Encore 20 à 30 mille personnes n'ont pas pu faire cela par peur de représailles envers les autres parents".

    Dr. Manorani Saravanamutti, médicin et militait pour les droits de l'homme du 'Mothers' Front' au Sri Lanka.


    Dans des dizaines de pays on a fondé des comités des parents de personnes 'disparues'. Le plus ancien et plus connu est le comité des Folles de mai en Argentine. A la fin des années 70, lorsque la politique des disparitions a connu son point culminant, ces mères ont commencé leurs manifestations hebdomadaires sur la Plaza de Mayo. Leurs foulards blancs, en réalité les couches de leurs bébés, ont été connus de tout le monde. Mais sur d'autres continents aussi, dans des pays comme le Maroc, le Sri Lanka et les Philippines, les comités des parents demandent des explications sur le sort des personnes 'disparues' et assassinées. Comadres au Salvador n'est qu'un des exemples innombrables.

    COMADRES.

    Comadres a été fondé en 1977; c'etait une époque pendant laquelle les disparitions étaient à l'ordre du jour. Le groupe est né parce que les proches parents des personnes 'disparues' avaient besoin de partager leur douleur avec des compagnons d'infortune, et d'unir leurs forces. Actuellement les femmes de Comadres s'occupent d'éclaircir un très grand nombre de 'disparitions'. Du point de vue psychologique c'est un travail très dur. D'une part les femmes savent évidemment bien que leurs parents 'disparus' ont été assassinés, mais d'autre part, tant qu'on n'a pas trouvé les corps, elles ont toujours l'espoir qu'un jour ils rentrent. C'est cet espoir que constitue justement la force de l'organisation; c'est que la lutte ne s'arrête pas.

    Entre-temps les femmes de Comadres ont multiplié leurs activités. Elles s'engagent entre autres très activement dans le domaine de l'éducation des droits de l'homme. A cause de la 'disparition' de leurs parents, la situation économique des femmes, qui déjà avant la 'disparition' appartenaient à la classe économique inférieure, s'est détériorée davantage. Aussi quelques-unes font-elles des efforts d'obtenir une compensation du côte du gouvernement. Mais cette compensation n'est pas du plus haut intérêt; c'est la réhabilitation sociale et économique que l'on considère comme beaucoup plus importante. Finalement Comadres s'emploie également à soutenir d'une aide psychologique les enfants qui sont traumatisés par les horreurs de la guerre civile.

    Le 16 janvier 1992 on a conclu la paix au Salvador, ce qui signifiait la fin de la guerre civile. La paix est bien rétablie, mais cela signifie pas que tous les problèmes soient résolus. Apès qu'en mars 1993 le rapport du Comité de Verité de l'ONU avait paru, le gouvernement du Salvador a décidé de promulguer une loi d'amnestie générale. La conséquence en est que les victimes des violations des droits de l'homme risquent de croiser leurs tortionnaires dans la rue. Un autre effet défavorable du traité de paix est que le support international aux Comadres s'arrête. C'est que beaucoup d'étrangers partent du point de vue que les problèmes au Salvador sont résolus, mais on ne se rend pas compte que les escadrons de mort sont toujours actifs et que le véritable travail, c'est-à-dire la lutte contre l'impunité, ne commence qu'après le traité de paix.

    Des comités comme Comadres sont, par leur composition et par leur but précis, indispensables à attirer l'attention publique sur les violations des droits de l'homme, commises dans le passé, et à prévenir l'impunité. C'est pourquoi ces comités constituent dans leur propre pays les organisations des droits de l'homme les plus actives et les plus engagées. Ce qui manque à tous ces comités ce sont les moyens financiers, l'attention internationale et le contact avec d'autres comités. Il n'y a que suffisamment d'argent pour exécuter quelques activités, mais cela ne suffit pas à aider les familles sinistrées à commencer une nouvelle existence. Par manque d'argent il n'y a que quelques organisations qui ont la possibilité d'assister aux réunions à l'étranger, où elles pourraient entrer en contact avec d'autres comités.

    Il a ressorti d'un entretien avec une de femmes de FIND, un comité des parents aux Philippines, qu'on était bien au courant de l'existence de comités dans d'autres pays, mais qu'aucune des femmes n'avait eu l'occasion d'échanger des expériences personnelles, des informations, des méthodes de travail ou des stratégies.

    LINKING SOLIDARITY;

    Depuis le premier août le HOM (le comité humaniste hollandais des droits de l'homme) travaille, avec l'aide de la Section néerlandaise d'Amnesty International et du SOH (le comité d'entraide oecuménique hollandais), à un projet qui a pour but de faciliter le travail des comités des parents. Le HOM veut réaliser cela en stimulant des contacts structurels et efficaces entre ces comités, et entre ce genre de comités et des organisations à l'étranger qui sont solidaires. Le but de 'Linking Solidarity' se compose de quatre points. La première fonction consiste à procurer des documentations aux comités des parents de personnes 'disparues': adresses, personnes intermédiaires, formes d'organisations, buts, activité's, contacts avec d'autres comités et avec d'autres ong's. Toute information est sévèrement soumise à une politique de protection des personnes. Sur demande l'information est traitée en confiance.

    La deuxième fonction du projet résulte de la première: elle consiste à faciliter les contacts entre les différentes comités des parents, et entre les comités et d'autres organisations qui, comme point de départ, ont des principes en commun. Un comité qui est fondé du point de vue ecclésiastique, peut par exemple être mis en contact avec une organisation ecclésiastique à l'étranger.

    Le troisième but du projet consiste à donner des informations, en Hollande et à l'étranger, à la presse, au public et aux organisations intéressées. Il s'agit d'informations sur les activités et les problèmes de ces comités, sur le phénomène des 'disparitions' et sur d'autres sujets analogues, comme par exemple la valeur principielle de ces comités dans la prévention de l'impunité. Le quartrième but de 'Linking Solidarity' consiste à contribuer au support des activités que les comités entreprennent en collaboration avec d'autres comités. On peut par exemple créer la possibilité pour les comités de se renconter à des conférences internationales, ou mettre les comités en contact avec des organisations internationales.

    VOTRE CONTRIBUTION

    En rassemblant des informations Linking Solidarity est en partie dépendant du soutien d'autres. C'est pourquoi nous vous demandons de prendre contact avec nous si vous avez des informations sur:

    -des comités des parents et, si c'est possible, des rapports des séminaires et des conférences qui ont rapport au phénomène 'disparition' ou aux comités des parents.

    -des séminaires et des conférences à venir qui pourraient importer aux comités ainsi qu'à Linking Solidarity.

    Vous pouvez aussi soutenir financièrement ce projet en virant un montant au numéro de compte chèque postal 1460115, sous nom de HOM à Utrecht, et sous la mention de "Hom Linking solidarity".

    Pour d'autres questions vou pouvez prendre contact avec le HOM, notamment avec Henriëtte Stratmann.